Les campements rom : qui en tire profit ?
La situation, qui pendant ces dernières années a été gérée à la manière d’une urgence constante, est en réalité un problème permanent qui requiert l’engagement continu des communes et des régions à travers l’Italie entière. Le cheminement des événements est grosso modo toujours le même : des campeme
nts abusifs de nomades surgissent dans les périphéries des villes, leur prolifération et leur élargissement ne sont aucunement entravés par les autorités locales, jusqu’à ce que les habitants ne s’insurgent avec des manifestations et des protestations qui souvent aboutissent à l’intolérance voire à la violence. Cependant à Rome, par exemple, nous n’en sommes pas encore là : le problème des roms a été qualifié de situation d’urgence avec l’institution d’un commissariat spécial chargé de la gérer et dirigé par le préfet de la ville. De cette manière - nous avait-on assuré - « l’urgence nomades » serait réglée rapidement. Mais, comment gère-t-on cette urgence? Un exemple de cette gestion est celui du campement de Castel Romano (au sud de Rome) où les roms provenant d’un autre campement « historique » de la capitale, celui de la ruelle Savini, avaient été transférés « provisoirement » en 2005. Pour réaliser ce campement dans un contexte d’urgence, on avait fait appel à la Protection Civile, on avait suspendu les obligations environnementales en vigueur sur le terrain où s’élèvent maintenant des structures préfabriqués – le parc de Decima-Malafede – et on avait apporté provisoirement les services essentiels, tels que la lumière et l’eau, sans réaliser d’installations permanentes ou de fouilles, de manière à ne pas dégrader le site. En outre, les services de gestion, sécurité et surveillance du campement avaient été confiés à une société coopérative. Le campement a coûté, rien que pendant la première année de construction et de gestion, plus de 10 millions d’euros. À travers les images et les témoignages recueillis par Emiliano Pappacena et Emilio Casalini nous pouvons contrôler les fonds alloués à la construction des campements ; passer en revue l’historique des dérogations sans cesse renouvelées d’année en année pour faire face aux situations d’urgence ; et, enfin, vérifier l’état réel de la scolarisation des enfants roms. En un mot, nous pouvons comparer les résultats obtenus avec les objectifs que s’étaient fixés la commune, la région et les différents acteurs impliqués.
Auteurs : Emilio Casalini et Emiliano Pappacena. Diffusé par Un mondo a Colori / Crash - © Rai Educational, 2009